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Interview de Pop’s : le Kinbaku

Dimag - 2 février 2023

Le bondage japonais (kinbaku) ou kinbaku-bi (magnifique bondage) est un type de bondage (sexuel ou non) japonais qui peut entrer dans le cadre de jeux sadomasochistes. Il implique d’entraver la personne attachée en utilisant des figures géométriques pré-définies à l’aide d’une cordelette habituellement de 5 à 8 millimètres de diamètre, faite de chanvre ou de jute.

Le mot shibari (縛り) signifiant « attaché, lié », utilisé au Japon pour décrire l’art de ficeler les colis, est devenu l’appellation la plus courante, dans les années 1990, en Occident, pour désigner l’art du bondage kinbaku.

Il est établi que le bondage japonais moderne puise largement ses origines dans la société japonaise médiévale ; l’utilisation du ligotage militaire sous toutes ses formes remonte au moins au xve siècle ; le kinbaku y était pratiqué tant comme châtiment corporel que comme technique de capture et d’arrestation. Dans ce contexte, il se nommait hojōjutsu. Les spécialistes de ces techniques étaient nommés nawashi. Les nobles et les samouraïs ne pouvaient être entravés que selon des codes et par des personnes spécifiques, afin de ne pas attenter à leur honneur.


Un immense merci à Pops de m’avoir accordé son temps pour nous partager avec passion l’art du kinbaku !


Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de comment vous êtes devenu un maître de kinbaku ? Comment avez-vous découvert cet art ?

Je ne suis pas maître kinbaku,  comme par exemple, à mes yeux, Philippe Boxis (shibariste, photographe et auteur) que je considère comme un mentor. Je pratique depuis 6 ou 7 ans.Je suis néophite, on apprend toujours, même si je peux transmettre ce que je connais de cet art et ce que je suis dedans.

Je me suis testé, comme passionné, la photo de nu artistique, en  cherchant de l’inspiration, je suis tombé sur des photos de kinbaku (surtout de Philippe Boxis) et cela m’a tout de suite plu. Par la suite une connaissance venait de se faire faire un tatouage de shibari. Il s’est avéré qu’elle était modèle international de Shibari. Elle m’ a permis de rencontrer l’association EDO (association bretonne visant à promouvoir le shibari), puis Philippe, qui à son tour m’a présenté d’autres riggers (personne qui encorde) de très haut niveau et reconnu à l’international.


Pouvez-vous nous expliquer les différentes techniques et les styles de liens utilisés dans le kinbaku ?

Je vais parler pour ma part : ma vision. Le kinbaku se situe plus sur le ressenti et l’intention.

De manière générale, dans tout ce qui est “attachement”, on retrouve :

Cela s’est retrouvé dans les premiers dessins érotiques avec des cordes (18ème, 19ème siècle). Puis cela s’est développé milieu du 20ème dans la culture générale comme dans les mangas, la littérature, la photo, les films et même la musique exp :Yseult en 2020 

Il y a une pratique dans le kinbaku par pratiquant et voir plus (on évolue tous). Par exemple, l’attrait sexué n’existe pas dans mes cordes, contrairement à d’autres riggers. Je suis plutôt dans l’accompagnement de mon ou ma bunie ( modèles).


Pouvez-vous nous parler de la sécurité et des précautions à prendre lors de la pratique du kinbaku ?

C’est très très vaste ! Il faut tout d’abord avoir le consentement des pratiquants, les 4 C (Confiance, Consentement, Communication, Conscience de tout ce qui va se passer et des risques).

La pratique du kinbaku génère en effet un shoot d’adrénaline, de dopamine, puis d’endorphine très important. Il est impératif d’accompagner le modèle tout le long mais aussi dans la redescente de ce pic d’endorphine qui peut durer des minutes des heures voir de semaines!

La connaissance du corps est également très importante (nerf radial au niveau des membres supérieurs par exemple, à ne pas pincer), mais le risque 0 n’existe JAMAIS…

Il ne faut pas non plus franchir les limites psychologiques et physiques du modèle (je dois par exemple être au courant d’éventuelles blessures antérieures qui peuvent ressurgir pendant la pratique).

A citer également : pas de drogues, pas d’alcool car ça fausse le ressenti de la personne.


Comment le kinbaku est-il utilisé dans les pratiques BDSM et comment s’intègre-t-il dans une relation de soumission/domination ?

Il est plus utilisé dans le bondage.


Pouvez-vous nous parler de la dimension émotionnelle et spirituelle de cet art ?

On en revient aux codes de sécurité précédemment évoqués !

Une corde ne peut pas mentir, c’est un cœur qui parle à un cœur dans les deux sens.

Le kinbaku, c’est pour moi un art et une manière de communiquer, sans mots.

La corde, c’est ma plume, c’est mes mots, tout ce que je ne peux pas dire et réciproquement.

Et les modèles en face vivent une expérience complètement nouvelle à chaque fois : c’est une balade, une danse ensemble, l’accompagnement d’un voyage sensoriel …

J’évolue aujourd’hui essentiellement dans le milieu libertin, mais je voudrais exporter mon art (extraire de la connotation sexuelle) dans la culture populaire.


Quels conseils donneriez-vous aux personnes souhaitant découvrir ou se perfectionner dans le kinbaku ?

Observer et trouver la personne qui nous correspond le mieux. On ne va pas vers un partenaire inconnu. Il faut de la communication avant, pendant, après pour que l’expérience sensorielle soit appréciée à sa juste valeur.


Quel est le message que vous voulez passer en enseignant cet art?

Faites vous plaisir, amusez-vous et faites attention l’un à l’autre !


Avez-vous des projets futurs en lien avec le kinbaku?

Un tas ! Tout d’abord avec un groupe de musique : faire une démonstration du kinbaku en live sur scène.

J’ai aussi un projet d’échange franco-suisse sur l’art BDSM: avec des pratiquants de différentes formes que le BDSM peut prendre (musique, photo, littérature,…) pour permettre aux non-initiés de découvrir cet univers.

Je reprends également mes cours, je suis un samedi par mois à l’ELIXIR (Club libertin Charentais) depuis le printemps 2022.

Je serai également présent à la soirée St Valentin proposée sur l’Oasis.

A côté, je développe une gamme de bougie 100% végétale avec différentes températures, elles arrivent bientôt sur l’Oasis.

Et bien sûr, je continue mes initiations dans les cordes, la bougie, le fireplay (feu) lors de soirées privées ou des clubs,

et plein d’autres projets en tête sur divers sujets !

 

 

Dimag pour l'oasis